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    Zoom sur ma pratique du blogging généalogique

     

    Pour les personnes ayant envie de se lancer dans l’aventure d’un blog généalogique, de nombreuses questions peuvent freiner le passage à l’acte. Vu de l’extérieur, on s’aperçoit rapidement que la communauté de généablogueurs est très active et de nombreux challenges et thèmes en commun les relient. On a le sentiment d’être confronté à milieu d’érudits auquel on n’appartient pas.  Enfin, c’est ainsi que je voyais la chose…

    Impressionné par la connaissance encyclopédique des uns et des autres, c’est uniquement l’intérêt et l’intérêt seul, qui m’a fait franchir le pas.

    Je vais essayer d’être naturel et plus sincère possible, en sortant, cette forme de blogging, de son joli emballage et tenter d’en dresser un portrait réaliste. Pour faire court, ce blog est principalement un outil au service de ma généalogie. S’il peut en plus être utile à d’autres, alors c’est la cerise sur le gâteau.

    Pour la version longue, il faut d’abord prendre conscience que cet intérêt pour nos aïeux, n’intéresse pas grand monde.., même chez les autres généalogistes !

    C’est un peu dur et cru: franchement, il faudrait qu’ils aient vraiment du temps à perdre pour lire l’histoire de mon arrière-grand-oncle, qu’ils ne connaissent pas, dont le patronyme n’apparaît pas dans leur arbre, voire qui est situé dans un bled ou aucun de leurs ancêtres n’y a mis les pieds.  En me basant sur ma propre expérience, si je lis un autre généablogueur, l’intérêt réel est souvent ailleurs. En effet, le titre contient quelque chose qui retient mon attention,  une histoire qui promet d’être originale, qui attise la curiosité;  le lieu m’est bien connu, un élément m’interpelle, car j’ai déjà traité le sujet  etc. A cela se rajoute que le plus souvent c’est simplement l’illustration du billet qui me pousse à sa lecture.

    Je pense qu’il s’agit-là de la raison principale pour laquelle, les billets les plus lus par les généalophiles, touchent des retours d’expérience;  des généralités sur la forme, le fond, les outils,  la philosophie voire l’actualité, quand il ne s’agît pas de ludiques thèmes partagés. Il faut, de temps en temps, savoir se diversifier en traitant de sujets susceptibles de toucher plus de monde.

    La nécessité de créer deux blogs, s’est rapidement imposée comme une évidence. Avant cela, je pensais naïvement qu‘exposer mon arbre sur la grande toile et échanger sur des communautés en ligne serait suffisant pour relayer mes appels et répondre à mes nombreuses questions.  Seulement voilà, les forums sont éparpillés et les mêmes questions.., dupliquées à l’infinie. Il fallait centraliser tout cela !

    L’intérêt d’un blog est qu’il suffit de laisser son adresse sur les sites auxquels l’on s’inscrit pour en générer un trafic vers un lieu dont on a la totale maîtrise. Cela a également le double avantage de mettre en lumière d’éventuelles erreurs et incohérences que les internautes ne manquent pas, tôt ou tard, à nous signaler mais également, de devenir un véritable journal de bord pour les recherches et démarches déjà effectuées.

     

    Blog privé 

    Mon premier blog est sans contraintes, puisque privé et accessible qu’à des personnes triées sur le volet. Je ne me soucie pas de la législation, des droits à l’image.  La quasi-totalité de mon travail, s’y retrouve avec les révélations telles qu’elles me sont parvenues. Un lieu, où je n’ai nul besoin de faire de concession et des exercices de funambule pour aseptiser les informations. Les données sur la santé, les différents problèmes juridiques, fiscaux, les affinités religieuses ou politiques, les traits de caractères y sont dépeints dans l’approche la plus juste et détaillée sans omettre le contexte précis dans lequel ils ont évolué. Un espace de liberté !

     

    Blog public 

    Mon second blog, celui que vous visitez présentement, a été créé par intérêt dans l’espoir de toucher des cousins qui s’ignorent avec comme arrière-pensée glaner des informations, des copies de photos, de lettres etc. Pour recevoir, il faut savoir donner, c’est la raison pour laquelle je partage recherches et réflexions, mais également toutes les informations en ma possession quand on me les demande  par mail et j’en reçois beaucoup. Parfois, je me sens frustré de ne pas avoir de réponse et quelques-fois, quand j’en ai la possibilité, il m’arrive de faire des recherches pour ces personnes ayant des familles, amis, voisins ou employeurs en commun avec mes ancêtres. De l’appoint, car on est vite débordé à ce jeu-là. Allez savoir pourquoi, les personnes s’exprimant par mail font rarement partie de celles qui laissent des commentaires publics, des likes, etc.

     

    Objectifs et contenu 

    Un sujet survolé  en introduction de ce billet, mais pour lequel il me faut préciser qu’initialement, il s’agissait de présenter mes ancêtres, mes épines généalogiques, lancer des appels et d’écrire des billets sur d’autres thèmes, comme l’histoire locale. Ensuite, vient le désir de pouvoir synthétiser dans des petits articles ce que j’ai pu trouver sur un sujet donné, afin d’en avoir une meilleure vue d’ensemble.  Le billet sur le téléphone à Mulhouse en est un exemple. L’objectif étant à terme de pouvoir inclure une partie de ces données dans l’histoire familiale. Ce que l’on n’écrit pas se perd !

    Depuis mon billet sur les erreurs qui se retrouvent dans les arbres postés sur Généanet, le blog m’offre aussi l’occasion de retravailler le mien. Poster des résumés me permet de laisser une trace concrète de ce qui a été vérifié.  Si je partage volontiers mes informations, le but principal est égoïste, puisqu’il s’agit d’avancer dans mes recherches. C’est le côté magique de la généalogie: celui qui fait de la rétention d’informations avance moins rapidement que celui qui partage. Offrir en ligne une photographie que l’on gardait jalousement dans un album, peut interpeller un internaute qui dispose de renseignements inédits sur une coiffure, un élément du paysage ou sur les liens qui liaient des personnes sur la photographie. J’ai ainsi pu savoir qu’un ancêtre était en fait un ami proche du photographe. Cela m’amuse beaucoup quand je vois des personnes qui partagent des photographies tellement petites et bourrées de copyright que l’on y distingue pas grand-chose.  Ainsi j’aime bien, pour l’exemple, la démarche du blog « Nos Ancêtres » qui, pour le coup, poste de nombreuses photographies !

     

    Communication & référencement 

    Mettre un blog en ligne, aussi bon et beau soit-il, ne suffit pas pour créer du passage.  Pour pouvoir récolter, il faut être lu, vu. Sans le respect des procédés de référencements, d’une immersion dans la compréhension du fonctionnement du Web, on ne touche pas sa cible. Potentiellement, il existe un nombre conséquent de personnes avec qui je partage un tronc commun. Toucher des cousins ou encore des personnes ayant le même goût pour la recherche historique géo-localisée  dans les communes où ont vécus mes ancêtres, ne relève pas d’une mince affaire. Ils peuvent être n’importe-où!  Il faut pouvoir remonter le PageRank Google, un des éléments utilisés pour le classement de nos pages en permettant ainsi d’être correctement positionné sur les résultats des moteurs de recherches. Il est assez difficile de bien se positionner et parmi les blogs de généalogie que je lis régulièrement, seul Lulu sorcière, s’y positionne avec un niveau 4. Obtenir un tel score avec un blog de généalogie amateur reste anecdotique. Alors, bravo ! La recherche de « likes » et de commentaires est également indispensable pour gagner en visibilité. Une bonne utilisation des réseaux sociaux et trouver des ambassadeurs qui utilisent les leurs, est un minimum en oubliant pas, au passage, de se référencer sur les nombreux annuaires web. Faire son possible pour tenter d’offrir des pages d’une certaine qualité, n’est pas suffisant. Il faut oser s’ouvrir à des pratiques qui ne sont pas forcément les plus nobles, puisqu’il s’agit d’apparaître un peu partout. L’ego en prend un coup, car émotionnellement c’est un peu comme devoir être obligé de faire du porte-à-porte avec  une bible à la main quand on est athée !

     

    Zoom sur ma pratique du blogging généalogique
     

    Qui touche-t-on réellement ? 

    Dans mon cas (que je ne pense pas trop différent des autres): la famille proche, les amis qui passent régulièrement. Eux, ne s’exposent que rarement à laisser un commentaire visible ou même « likes » un billet (jamais serait plus juste dans mon cas).  La famille très éloignée, nos lointains cousins qui, s’intéressant à des branches précises laissent des commentaires intéressants, des encouragements et partagent facilement des données. Les plus nombreux, sont toujours les internautes n’ayant aucun  intérêt pour la généalogie, qui sont tombés sur mes pages au hasard d’un mot clef lancé sur leur moteur de recherches préféré. Plus nos articles sont riches en mots-clefs efficaces (nom de village, patronyme, personnage connu), plus notre compteur de visite explose. Pour l’anecdote et c’est plutôt amusant, mes billets sur la prostitution m’amènent régulièrement des lecteurs ayant tapé sur Google « où trouver des p**** à Mulhouse » (ou d’une autre ville alsacienne). Cela va sans dire, pour booster  les stats, c’est plutôt efficace ! :)

    Ce qui m’amène à un autre point : statistiquement, le gros des visiteurs sont d’autres blogueurs, dont l’intérêt passe de la curiosité à l’échange de trafic. Je ne parle pas simplement des blogueurs généalogiques ou des blogonautes concernés par les sujets évoqués. En effet, si l’on veut toucher une cible que l’on ne connait pas et qui s’ignore, il est important d’oser ratisser large. Je lis maintenant régulièrement,  avec beaucoup de plaisir, des blogueurs n’ayant aucun rapport avec la généalogie, ni même avec un quelconque intérêt initial autre que l’échange de passage ! De plus, avec les traducteurs automatiques, même la langue n’est plus un obstacle. J’ai le cas, de lointains cousins qui sont tombés sur mes pages au hasard d’un commentaire laissé sur une page d’un blog n’ayant aucun rapport avec les sujets que je traite.

     

    Existe-t-il des rivalités entre blogs ? 

    Je n’en ai pas rencontré, mais le sujet ne s’y prête pas vraiment. On peut être irrité par un positionnement philosophique ou politique qui heurte nos convictions, qui touchent l’actualité ou la grande histoire.  Aucune rivalité, puisque par expérience nous savons que nos sources conditionnent nos écrits et qu’aucun des deux ne reflète forcément la réalité historique. On analyse selon notre expérience et notre compréhension. Chacun fait de son mieux, avec ce qu’il pense comprendre, pour présenter un truc qui pourrait au final être faux.  Voire même, qui risque potentiellement d’heurter quelqu’un dans sa compréhension d’une manière inattendue, car évidemment on ne recherche pas le conflit. Écrire c’est partager, mais aussi s’exposer. Il faut en avoir conscience et ne pas craindre la contradiction, c’est elle qui fait avancer la recherche.

     

    Le jeu en vaut-il la chandelle ? 

    Oui, sans hésitation ! Les cousins trouvés par ce biais, les informations glanées grâce à ce blog, les amitiés virtuelles tissées avec d’autres blogueurs, les avantages sont nombreux. Je me dois de remarquer, qu’il y a plus de générosité et d’entraide, dans le monde virtuel de l’internet que les rapports humains du monde physique.  Maintenir une page web dédiée, c’est l’assurance de faire évoluer plus rapidement ses recherches en devenant un élément, parmi d’autres, d’un bien sympathique et efficace réseau d’entraide.

     

    Et pour vous généablogueurs, quelle vision avez-vous de votre présence sur le Web ?  Se rapproche-t-elle de la mienne ou en est-elle diamétralement opposée ?

    Elsasser Wurtzle


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