• J'ai vu ce texte dans une revue, mais il n'y avait pas le nom de l'auteur.

    Est-ce qu'une personne le connaît ? Merci d'avance    

     

             "Suppose qu’un jour de pluie

          Ou bien un soir d’ennui

          Te prenne l’étrange envie

          De connaître tes aïeux

          Prépare ton sac, parbleu,

          Un grand sac bien profond

          Disons même un sac sans fond

          Tel celui de Poppins Mary

          Et entasses-y, sous nos yeux ébahis

          La collection la plus inouïe :

          L’Empereur à la Barbe fleurie,

          Des poilus de la Somme à Verdun,

          De pauvres hères mendiant leur pain,

          Des hussards noirs de la République,

          Des cousins d’Amérique,

          Des catins vendant leurs charmes,

          Des grognards courant aux armes,

          Des fils d’Israël, des Huguenots

          Fuyant les foudres des dévots

          Quelques guillotinés de l’An II

          Des chevaliers très preux

          Débusquant les Sarrazins.

          Des vignerons, serpes à la main,

          Des résistants, des collabos,

          Des fonctionnaires, des dactylos,

          Des Versaillais, des Communards,

          Des colporteurs savoyards

          Des compagnons de la Fayette,

          Des généraux et des soubrettes,

          Maniant le sabre ou le plumeau,

          Des Don Juan et des rosières,

          Des communiants et des sorcières,

          Des laboureurs et des prolos

          Maniant la faux ou le marteau,

          Des Acadiens et des Pieds noirs,

          Coincés entre espoir et désespoir,

          De vieilles anglaises buvant le thé

          Et la lie de la société

          Des Goths, des Huns, des Vandales,

          Et quelques cannibales,

          Des sacristains, des mécréants,

          Des rats des villes, des rats des champs,

          Des danseuses et des rentiers,

          Des grenouilles de bénitier,

          Des Rastignac et des Grandet

          Des Bouvard, des Pécuchet,

          Jean Valjean, Cosette, Javère

          Atmosphère, atmosphère !

          C’est l’humanité toute entière

          Trop résignée ou trop fière

          Qui se jettera dans ton cabas,

          Dans tes bras, dans tes bras,

          Mon pauvre gars !"


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