• Fin pour les prestigieux pianos Pleyel

    Fin pour les prestigieux pianos Pleyel

     Un employé sur un piano Pleyel, en décembre 2010

    Fondés en 1806, les Ateliers Pleyel, dernière manufacture de pianos française, devraient fermer leur porte à la fin de l'année.

    Chopin, Liszt, Debussy ou encore Saint-Saëns y ont joué leurs plus belles partitions : les prestigieux pianos Pleyel ne seront bientôt plus fabriqués après la fermeture annoncée en fin d'année de la manufacture de Saint-Denis, 200 ans après la création de la marque.

    Cette célèbre manufacture de pianos, fondée en 1806, subit la forte concurrence des marchés asiatiques. Déjà, en 2007, Pleyel avait dû fermer son site d'Alès et concentrer sa fabrication à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Employant 14 salariés, Pleyel produisait désormais une vingtaine de pianos par an.

     

    Entreprise du patrimoine vivant

    « L'entreprise Pleyel confirme la fermeture de l'atelier de production de Saint-Denis, qui emploie 14 salariés, compte tenu de la situation de pertes récurrentes et du très faible niveau d'activité », a déclaré le président de la manufacture Bernard Roques dans un communiqué. Une première solution permettant d'assurer la poursuite d'une certaine partie de la production n'a pas abouti. 

     

    Savoir-faire unique

    Fabrice Perret, directeur adjoint des ateliers, regrette-lui la fin « d'un savoir faire unique » pour la confection de ces instruments, parfois qualifiés de la « Ferrari du piano ». « On les livrait dans des yachts, aux Émirats, en Australie… Maintenant, Pleyel c'est fini. »

    La manufacture Pleyel de Saint-Denis avait ouvert ses portes en 1865, dans un vaste atelier de 50,000 m2. En 1961, la production avait été délocalisée en Allemagne, puis rapatriée en France, à Alès (Gard), de 1996 à 2007.

    Le groupe était revenu s'implanter à Saint-Denis, au nord de Paris, à l'occasion du bicentenaire de la marque. Le nouvel atelier était tourné vers le luxe (pianos à queue, de designers, d'artistes, commandes spéciales…) et fabriquait également des meubles design.

    Conséquence de ce repositionnement, lié à la concurrence féroce des fabricants asiatiques : la société ne produisait plus ces dernières années que deux pianos par mois, contre près de 140 au début des années 2000. 

     

    Métiers d'art en péril

    La disparition de ce fleuron musical français, qui a conçu et fabriqué durant deux siècles près de 250 000 pianos et acquis une réputation internationale, sonne le glas d'une longue tradition manufacturière française dans le domaine musical.

    « Cette disparition est symptomatique du plan social de grande ampleur actuellement à l'œuvre dans le secteur des métiers d'art », estime la Confédération française des métiers d'art (CFMA).

    La construction d'un piano Pleyel nécessite 5000 pièces, entre 500 et 1500 heures de travail, regroupant 20 métiers différents (luthiers, ébénistes, vernisseurs, laqueurs…), indique le constructeur sur son site.

    Les Ateliers Pleyel avaient reçu le label « Entreprise du patrimoine vivant » en 2007. La CFMA regrette que « chaque jour, des ateliers et des savoir-faire ancestraux, constitutifs de l’ADN économique et culturel de notre pays, disparaissent ».

    De son côté, la présidente du Conservatoire international de musique de Paris, Françoise Levéchin, évoque elle « une grande catastrophe pour l'école du piano français ». 

    Article Ouest-France 13/11/2013

     


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