• Guerlédan : où sont les millions de visiteurs ?

    Guerlédan : où sont les millions de visiteurs ? 

    À l’anse de Guerlédan, l’office du tourisme de Pontivy Communauté propose jusqu’à huit visites par jour avec des groupes de 60 personnes pour descendre dans le fond du lac. (Photo : Ouest-France)

     

    L’assec du lac de Guerlédan est l’une des attractions de l’été, en Centre-Bretagne. Mais si la marée humaine continue à remplir le lac vidangé, on est loin des millions de promeneurs annoncés. Surtout, les abords profitent peu de l’effet d’aubaine…

     

    Guerlédan : où sont les millions de visiteurs ?

     

    « J’ai tout plaqué pour poser mes valises à Guerlédan depuis mai, assure un restaurateur installé à Trégnanton, du côté des Côtes-d’Armor, habitué à se déplacer de festival en festival depuis vingt ans. Quand on entend 4 millions de visiteurs attendus, on fonce sans hésitation, ça fait rêver » Trois mois après son arrivée, il est un peu amer.

     

    Les restaurateurs râlent

    Guerlédan devait être « the place to be ». Mais aujourd’hui, tout autour du lac, si les visiteurs sont heureux, les restaurateurs, eux, restent sur leur faim. « Il y a du monde, reconnaît Philippe, dans son food-truck garé au cœur du « village commercial » de Trégnanton. Mais les gens ne s’arrêtent pas forcément. D’autant plus que les cars se garent plus loin. Nombreux sont les touristes qui ne viennent pas jusqu’ici… » « On nous avait pourtant prédit 80 autocars par jour », ajoute un autre restaurateur, à deux pas.

    Non loin de là, à Caurel, les professionnels font, à demi-mot, un bilan mitigé : « Mai et juin ont été très bons, notent les restaurateurs. Juillet et août, on est loin des chiffres annoncés » La cause ? Un projet axé sur les visites, qui n’a pas pris en compte les attentes de certains.

    Guerlédan : où sont les millions de visiteurs ? 

    À Trégnanton, ce sont les maisons éclusières englouties qui attirent les touristes. (Photo : Ouest-France)

     

    « Je ne vois personne »

    « Nous, on a eu la route bloquée pendant une semaine pour que les secours qui se rendent dans le lac ne soient pas gênés par les remorques à bateaux, explique le patron de l’hôtel-restaurant Le Beau Rivage. Résultat, pas de touristes, et il a fallu l’intervention du député pour rouvrir la route. Alors que sans eau, on ne voit plus vraiment passer de bateaux »

    À l’anse de Sordan, le projet d’Antonia Touzé, une habitante de Malvran, un petit hameau à deux pas de Saint-Aignan, côté Morbihan, est complètement tombé à l’eau. « Au début de la vidange, la petite route devant chez moi était empruntée par un flot de voitures, circulant entre Trégnanton et l’anse de Sordan. J’ai décidé d’ouvir une petite crêperie dans mon jardin. Mais depuis juin, l’accès est en sens unique, je ne vois personne », explique-t-elle.

     

    Familles et retraités de passage

    Pour les restaurants comme pour les campings, le problème vient aussi du type de touristes qui sont attirés par l’assec. « Quand le lac est plein, ce sont principalement des jeunes qui profitent des activités nautiques et restent pendant plusieurs jours, assure le gérant d’un camping. Là, ce sont plus des familles ou des retraités de passage qui viennent visiter le fond du lac et qui ne vont pas rester ni consommer. Peut-être que l’offre n’est pas en phase avec la demande »

     

    Guerlédan : où sont les millions de visiteurs ?

    Outre la vue sur le barrage, la visite proposée depuis l’anse de Guerlédan permet de découvrir l’histoire du langoustier « Gwenn ha Du » qui appartenait à l’architecte du barrage, Auguste Leson. La vidange du lac a fait resurgir son épave… (Photo : Ouest-France)

     

    Il y a les visites de groupes, mais c’est le camping-car qui a la cote cette année à Guerlédan. De quoi chambouler les prévisions économiques de l’assec. « Le midi, on arrive à faire tourner la paillote. Mais à partir de 18 h, tout le monde rentre chez soi », commente le patron de Guerléd’eau, installé à Trégnanton. Même constat dans les terres. « On ressent la vague de Guerlédan le midi, mais le soir c’est notre clientèle d’été habituelle », confie Christophe Le Fur, le patron du restaurant gastronomique L’Auberge Grand-Maison, à Mûr-de-Bretagne.

    Et si le restaurateur fait ses soixante couverts au quotidien, beaucoup de touristes choisissent une option plus bucolique. « C’est vrai qu’on préfère pique-niquer, sourit Gaïdig, venue du Finistère avec sa famille. On est arrivé vers 12 h, on reste juste le temps de la visite » Les touristes font un petit tour et puis s’en vont…

    Article paru dans Ouest-France


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