• Vue d'artiste de Jean Jan

    Jean Jan, 15 juin 1772 Baud (Morbihan) - 24 juin 1798 Melrand (Morbihan), est un célèbre Chouan. Il est un des « lieutenants » de Georges Cadoudal.

    Biographie

    Jean Jan naît dans le village de Jugon, situé sur la commune de Baud (Morbihan), le 15 juin 1772. Il est élève au collège de Vannes (aujourd'hui collège Jules Simon) à l'âge de 13 ans. Lorsqu'éclate la Révolution, il est diacre.

    Il revient alors à Baud et forme une division de chouans, groupant huit communes. D'une taille imposante pour l'époque (1,79 m), Jean Jan a les cheveux châtain clair, les yeux bleus, le nez aquilin. Il est d'une force peu commune, doué d'une intelligence vive, et d'une volonté tenace.

    « Lieutenant » de Georges Cadoudal, il participe au Débarquement de Quiberon en 1795, il est alors colonel de Division.

    Jean Jan et Claude Lorcy, dit l'invincible, vivent retirés dans deux cabanes de branchages construites entre les villages de Kerlay et Coêtsulan, dans un champ nommé « Denigenne ».

    Calvaire de Jean Jan

    Le 24 juin 1798, une colonne républicaine de Pontivy, composée de 22 grenadiers et d'un gendarme, se dirige sur Melrand Quistinic. M. Duparc, recteur de Melrand, caché au village de Norglaie, tente de les prévenir avec l'aide de Fanchon Le Saux, venue à la messe à la chapelle de Saint Laurent. Mais c'est trop tard. Fanchon Le Saux, native de Kerlay, promise au chef chouan, est blessée grièvement à la partie supérieure de la cuisse droite. Jean Jan et son compagnon sont tués dans le combat qui suivit, en défendant âprement leurs vies.

    Plaque Jean Jan.jpg

    La dépouille de Jean Jan est conduite à Pontivy, et exposée pendant trois jours sur les murs de l'Hôpital. Il est enterré à Pontivy en un lieu inconnu. Le corps de l'invincible est inhumé dans la chapelle de Saint-Thuriau en Saint-Barthélemy.

    Fanchon Le Saux demeure boiteuse toute sa vie de la blessure qu'elle avait reçue. Elle vit jusqu'à l'âge très avancé pour l'époque de 88 ans, et s'éteindra dans son village natal de Kerlay en Melrand.

    La fin de Jean Jan fait grand bruit dans la région et provoque la satisfaction des Républicains et le désespoir des Chaouans.

    Famille

    Il semble que Jean Jan n'eut aucune descendance malgré la relation qu'il entretint avec Fanchon Le Saux (1770-1858). En effet, l'État-Major de l'Armée Catholique et Royale prescrivait le célibat en son sein et, longtemps destiné à la prêtrise, il semble plus que probable que Jean Jan s'en soit tenu à une relation purement platonique avec sa promise qui, de son côté, devait être soucieuse de sa réputation et de sa vertu (contexte historique).

    Article tiré de Wikipédia

     


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  • La mort de Jean Jan

     

    Texte recueilli par l'Abbé François Cadic

    Publié dans "La Paroisse Bretonne" en juin 1915

     



    "Marv Jean Jan", chanté par M. Dréanic de Bieuzy et par Melle Marie Le Clainche de Melrand,

    Notée par Louis Lorcy

    Source : "La Paroisse Bretonne", juin 1915

     

    Brezhonneg

    Marv Jean JAN [1]

     

    1. Da ouel Zant-Yann, deiz evit deiz,

    Ha jandarmed Baod da vale

    Direitou, lan la ha dira la

    Direitou, lan la, lan de ri de.

     

    2. Ha jandarmed Baod da vale

    Ha re Pondi ha re Ploue.

     

    3. Ha re Pondi ha re Ploue

    Ha da velrand a zont a're

     

    4. Ha da Velrand a zont a're

    E di Saoz bras a Gerle [2]

     

    5. Barzh e Kerle pa erruent

    Boñjour ha demat a larent:

     

    6. - Boñjour d'eoc'h, tudoù er ger-mañ!

    Men ma ho Chouaned dre-mañ?"

     

    7. Gwragez Kerle ha re Talhoet,

    Men ema aet ho Chouaned?

     

    8. Men ema dre-mañ ar Chouan

    Glaod Talhoet, peotramant Jean Jan?.

     

    9. - Tri miz hanter a zo paseet

    N'eus ket gwelet chouan ebed.

     

    10. - Gwragez Kerle, gaou a larit:

    Jean Jan zo ganeoc'h ha Glaod Talhouet. –

     

    11. Fañchon Ar Saoz, ha pa glevas

    An hent d'an-diaz a zevalas.

     

    12. Loj ar Chouanted p'erruas [3]

    D'ec'h ami Jean hi a laras:

     

    13. - M'ami Jean Jan 'n em saveteit:

    Erru eo ar Sañkuloted.

     

    14. Emaon o paouez komz ganto

    Emaint er penn-c'her e Kerle.

     

    15. - Fañchon Ar Saoz, kerzhit endro

    P'am-bo hoar, m'ho rekompañso. –

     

    16. Diouzhtu oa bet rekompañset

    Gant pemp pe c'hwec'h a jañdarmed

     

    17. N'he-doa ket graet tregont pas

    P'he-doa resevet irin glas:

     

    18. Jean Jan a gouezhas war e hed

    E gorf treuzet gant ur boled.

     

    19. - M'ami Jean Jan a zo lazhet

    Dre ur vandenn Sañkuloted.

     

    20. - Fañchon Ar Saoz na chifit ket,

    Evidoc'h-c'hwi vo remeded. - [4]

     

    21. Ha Fañchon Ar Saoz da Bondi

    N ami Jean Jan er c'harr ganti

     

    22. Da ouel Zant Yann, deiz evit deiz

    Jean Jan a gollas a vuhez.

     

    23. Jean Jan a gaos ma oa ur brav

    Zo interet e Zant Telio.

     

    24. Gwardet o-deus e relegoù

    Vit froteiñ o chapeledoù. [5]

     

    Transcrit par Christian Souchon

     

    Français

    La mort de Jean JAN [1]

     

    1. Est-ce la Saint Jean que l'on fête?

    Tous les gendarmes sont ici!

    Direitou, lan la ha dira la

    Direitou, lan la, lan de ri de.

     

    2. Ceux de Baud viennent en tête

    Suivis de ceux de Pontivy.

     

    3. Voilà ceux de Plouay qui passent:

    Tous ils retournent à Melrand.

     

    4. Ils sont, pour commencer leur chasse,

    Entrés chez Le Saux à présent. [2]

     

    5. A Kerlay, franchissant la porte

    Ils ont dit bonjour, poliment:

     

    6. Puis ont crié d'une voix forte:

    - Nous direz-vous où sont vos Chouans!"

     

    7. Femmes de Talhouët et vous, femmes

    De Kerlay: où sont vos Chouans?

     

    8. Où sont cachés vos Chouans, Mesdames,

    Claude Talhouët et Jean Jan?.

     

    9. - Il y a trois mois et trois semaines

    Qu'on ne les a plus vus ici.

     

    10. - De mentir est-ce bien la peine?

    Ils sont là tous deux, je vous dis. –

     

    11. Les entendant, Fanchon Le Sausse

    Prend le chemin en contrebas.

     

    12. Les Chouans se gitaient dans une fosse. [3]

    A son cher Jean elle cria:

     

    13. - O Jean, sauvez-vous au plus vite:

    Les Sans-culottes sont tout près.

     

    14. Je leur ai parlé. Ils visitent

    La grande maison de Kerlé.

     

    15. - Rentre vite, Fanchon que j'aime,

    Je te revaudrai ça, crois-moi! –

     

    16. La récompense à l'instant même

    Arriva: cinq ou six soldats.

     

    17. De trente pas elle dévale,

    Mais un "pruneau" l'atteint encore.

     

    18. Jean Jan de tout son long s'affale

    Une balle à travers le corps.

     

    19. - Mon ami Jean Jan, j'en suis sûre

    Les Sans-culottes l'ont tué.

     

    20. - Fanchon, du calme, ta blessure

    Est de celles qu'on peut soigner. - [4]

     

    21. A Pontivy, la brave femme

    Transporte le corps de Jean Jan.

     

    22. De son cher Jean qui rendit l'âme

    A la Saint-Jean précisément.

     

    23. Jean Jan, cet homme magnifique,

    A Saint-Thuriau fut enterré.

     

    24. On y conserve ses reliques

    Pour y frotter les chapelets. [5]

     

    Traduction Christian Souchon (c) 2013

     

     

     

    Notes :

     

    [1] Jean Jan (1772 - 1798) avait été séminariste (kloarek) à Vannes avant la Révolution et voulait devenir prêtre. Devenu, dans l'armée chouanne, l'un des lieutenants de Georges Cadoudal, avec lequel il avait participé au débarquement de Quiberon en 1795, il s'était fiancé à une héritière (minourez), Françoise Le Saux (Le Sausse, 1770 - 1858), dont le père, laboureur au hameau de Kerlay en Melrand était, lui aussi, un chouan convaincu et l'oncle, Guillaume, un prêtre réfractaire qui célébrait la messe en cachette.

    [2] Le hameau de Kerlay était à une centaine de mètres du Blavet sur la colline de Saint Rivalain, le long de la route de Melrand à Quistinic. Le village natal de Jean Jan, Jugon dans la commune de Baud, où vivait sa mère, n'était pas loin, non plus que celui où demeurait son héroïque compagnon, et qui servait à le désigner: Claude Lorcy, dit Talhouët.

    [3] La cabane (loge) des chouans était dissimulée en pleins champs sous une petite chênaie derrière un fossé d'où l'on pouvait observer le Blavet. Jean Jan y séjournait avec Claude Lorcy, surnommé aussi l"'Invincible", et trois autres compagnons, ce jour de la St-Jean, 24 juin 1798. Il s'apprêtait à rejoindre Georges Cadoudal en Angleterre quand il fut surpris par l'arrivée d'une colonne Républicaine de Pontivy composée de 23 hommes, que l'on n'attendait pas un jour de fête.

    [4] Les deux hommes furent tués en défendant âprement leur vie. Françoise Le Saux fut grièvement blessée à la cuisse. Un soldat avait bandé sa blessure et arrêté l'hémorragie. Elle resta boiteuse le reste de sa (longue) vie

    [5] En réalité, si la dépouille de Jean Jan a bien été conduite à Pontivy, c'est pour y être exposée par les Républicains au titre de la guerre psychologique. On ignore où il est enterré. C'est le corps de Claude Lorcy qui est inhumé dans la chapelle de Saint Thuriau à Saint-Barthélemy. Mais, comme l'indiquent les deux couplets qui furent ajoutés à la complainte, les bonnes gens avaient fini par se convaincre que ces ossements étaient ceux de Jan Jean auxquels on prêtait une vertu miraculeuse.

    Un calvaire fut édifié là où les deux hommes sont tombés (cf. illustration).

     

    (Source: "La Paroisse Bretonne" et Wikipédia") 


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