• Le paradis secret des phoques gris

      Le paradis secret des phoques gris

    Les phoques adultes mâles, au pelage généralement plus foncé que celui des femelles et des jeunes, peuvent atteindre près de 200 kg. | Audric Guerrazzi

     

      Le paradis secret des phoques gris

    Vendredi 28 avril, Cécile Lefeuvre, chargée de mission patrimoine naturel au Parc marin d'Iroise, accompagnait Livier et Charles sur le terrain. | Audric Guerrazzi

     

    Le Parc Marin a recensé 60 phoques, ce vendredi, sur l’Île-de-Sein, au large du Finistère. Bien loin des centaines de milliers d’individus des îles britanniques et moins aussi que sur l’archipel de Molène, où ils peuvent être près de 200 en été. Mais aucune colonie répertoriée n’est plus au sud que l’île de Sein, ce qui en fait un site unique.

    Reportage

    L’Île-de-Sein, c’est la riviera des phoques gris. Mais une riviera confidentielle, à l’abri des regards, où se retrouvent, loin des mégapoles pinnipèdes septentrionales (les îles britanniques, n & dlr) ainsi qu’à bonne distance de la civilisation humaine, quelques dizaines d’individus seulement, amateurs de vieille et de tacaud, de mulet, de lotte et de lieu jaune.

    Depuis 2014, à raison d’une fois par mois, le Parc naturel marin d’Iroise effectue un comptage des phoques gris qui viennent se dorer le poil sur un des mille rochers de la chaussée de Sein.

    Des phoques farouches

    Partis de Douarnenez à 10h, Livier Schweyer, Cécile Lefeuvre et Charles Le Ster commencent le recensement à 11h30, un peu avant la basse mer, pour être là quand les phoques ont à leur disposition un maximum de rochers. Mais au bout de dix minutes, toujours rien. Timides les phoques? Peureux peut-être? Qui sait?

     

      Le paradis secret des phoques gris

    Charles Le Ster (aux jumelles) et Livier Schweyer (aux commandes) scrutent chaque mois les rochers pour compter le nombre de phoques sénans. | Audric Guerrazzi

     

    «Ils sont farouches», corrige Livier, agent de terrain du Parc marin, un des référents sur l’île. «Parfois ils plongent alors que le bateau est encore à 300 mètres. Au risque de se blesser sur les rochers malheureusement», regrette-t-il. Mais ces données serviront peut-être plus tard à protéger l’espèce… Dès qu’il le peut, il coupe le moteur.

     

      Le paradis secret des phoques gris

     Les phoques adultes mâles, au pelage généralement plus foncé que celui des femelles et des jeunes, peuvent atteindre près de 200 kg. | Audric Guerrazzi

     

    Et chacun devrait essayer d’en faire autant, s’il s’aventure dans les parages. Trop dérangés, ces animaux ne resteraient peut-être pas. Et puis slalomer entre les rochers de la Chaussée de Sein n’est pas à la portée de tous: mieux vaut s’en dispenser si l’on n’est pas sûr de soi, au risque de talonner, de s’échouer… ou même (bien plus effrayant) de faire rire les phoques.

    «Sur terre, ils se sentent vulnérables» 

    Mais revenons au comptage: les premiers phoques apparaissent. Certains sont placides, dautres endormis. Et effectivement, quelques-uns semblent prendre peur et plongent. «Sur terre, ils se sentent vulnérables», explique Livier. Mais dès qu’ils sont dans l’eau, ils sortent la tête, regardent le bateau, le suivent même un peu, comme fait un peu plus loin le banc de dauphins, les autres locataires (permanents, eux) de la Chaussée.

     

      Le paradis secret des phoques gris

     Un groupe de dauphins a aussi élu domicile non loin du grand phare. | Audric Guerrazzi 

     

    Il y avait 60 phoques ce vendredi sur l’île. Les photos prises permettront de déterminer s’il s’agit des mêmes que les années précédentes. Et dans dix ans cette étude permettra peut-être de comprendre ce qui les attire tant sur l’Île-de-Sein.

    Article paru dans Ouest-France


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