• Parler de notre enfance à nos petits-enfants


     

    Nos souvenirs, c’est sacrément intéressant pour nos petits-enfants. Et pour nous aussi, d’ailleurs. La preuve.

     

    Ça les aide à relativiser

    Finir son assiette, accepter l’extinction des feux à 20 heures, se voir contingenter le temps de parole à table, ce ne sont pas des extraits du dernier best-seller Ma vie sous une dictature parentale, mais bien quelques souvenirs de nos jeunes années. Qui, de surcroît, ne nous ont pas laissé de traumatisme excessif. L’intérêt de partager ces petites histoires ? Permettre à nos petits-enfants de mesurer qu’on peut faire différemment sans que ce soit un drame. La diversité, ça a du bon. Si on peut leur glisser que respecter les limites posées, ce n’est pas impossible non plus, alors là on a tout gagné.

     

    C’est une démarche citoyenne

    Dire aux plus petits qu’à notre époque on ne se déplaçait pas en chaise à porteur et qu’on ne portait pas de perruque permet de leur donner des repères ! Quant aux plus grands, leur rappeler qu’il fut un temps, pas si lointain, où les femmes ne pouvaient pas travailler sans l’autorisation de leur mari (jusqu’en 1965 tout de même), qu’elles ne disposaient pas de la possibilité d’adopter un mode de contraception efficace (1967) et encore moins d’avoir libre accès à l’IVG (1975), c’est éclairant. Ça donne des repères non négligeables sur l’évolution d’une société.

     

    Ça rapproche

    Évoquer nos interrogations, nos peurs, nos certitudes, les faire rire de nos candeurs, de nos erreurs et de nos gaffes, parce que c’est souvent sur ces registres qu’on retrouve la mémoire, c’est une manière de nous remettre dans leurs pas, de mieux les comprendre et de mieux nous faire comprendre. C’est aussi une façon de leur signaler qu’aussi vieux que nous leur apparaissons, nous partageons quantité de choses, de notre histoire familiale à notre humanité.

     

    On s’y retrouve

    On vit souvent ancrés entre présent et futur, piégés par nos obligations du jour et nos projets pour demain. Résultat, on ne prend pas le temps de se poser, de réfléchir à notre existence. Faire défiler nos souvenirs, avec et pour eux, nous donne une occasion magnifique de renouer avec le passé, d’analyser notre chemin, les écueils traversés… Un prétexte aussi pour tirer un enseignement du parcours effectué, voir ce qu’il y a de beau, de réussi, ou ce que l’on a raté (et comment s’améliorer).

     

    Ça les enrichit

    Un arbre ne tient pas sans racines… L’adage s’applique aussi à l’être humain. Savoir d’où l’on vient aide à se sentir plus fort. Connaître l’histoire familiale permet de s’inscrire dans une temporalité qui nous dépasse, et qui, quelque part, nous rend plus grand. C’est ce que l’on offre à nos petits-enfants : une histoire plus grande qu’eux, mais dans laquelle ils ont leur place, et dont ils vont inventer la suite. À eux de jouer.


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