• La doyenne des Bretons de New York s’en est allée

    Denise (à gauche) chez qui sa maman vivait, et Monique avec qui elle partageait sa vie dans l’appartement de Manhattan, lors du centième anniversaire d’Isabelle. 

     

    Isabelle Lacassagne est décédée à 104 ans. À seulement 17 ans, elle avait quitté Roudouallec (Morbihan). Elle sera la coiffeuse de l’épouse de Gerald Ford, président des États-Unis.

    New York

    Elle s’en est allée dans les bras de ses filles, Monique et Denise au domicile de cette dernière à Hurley à deux heures de New York. La doyenne des Bretons de New York, Isabelle Lacassagne, née Hervet, est décédée vendredi matin à l’âge de 104 ans. « Elle s’était affaiblie ces six derniers mois après avoir connu un hiver difficile, témoigne, très émue, Denise Loheac, la seconde de ses filles chez qui elle s’était définitivement installée. Elle s’est éteinte à 8 h 35 ce matin. Nous sommes extrêmement tristes. Ma mère représentait tout pour nous. »

    Diplômée de philosophie à l’université

    Nous avions eu la chance de la rencontrer dans un restaurant irlandais à Manhattan à l’occasion de son 102e anniversaire. C’est là, en présence de sa fille aînée, qu’elle nous avait raconté son incroyable histoire depuis son départ, seule, de Roudouallec, commune du Centre-Bretagne, en novembre 1930 vers l’Amérique. Elle n’avait que 17 ans. Née le 27 février 1913 dans une ferme du village de Caren Glas, la petite Bretonne, qui avait récupéré son passeport à Nantes, rêvait de devenir coiffeuse. C’est la venue d’une élégante comtesse un jour dans la ferme familiale qui changera le cours de sa vie. Sur les conseils du curé et les encouragements de sa mère adorée, elle décide de prendre le dernier bateau pour les États-Unis. C’est à New York, en pleine récession, qu’elle connaîtra son incroyable destin. Son rêve deviendra réalité. Elle deviendra même la coiffeuse attitrée de l’épouse du président Gerald Ford. En 1944, elle épouse un Bordelais, Lucien Lacassagne, qui lui donne deux filles. Seulement, le couple se sépare quelques années plus tard. Après s’être mise à l’anglais et à la moto dès son arrivée, cet invincible bout de femme fera son entrée à l’université Fordham University à l’âge de 70 ans d’où elle sortira avec un diplôme de philosophie.

    « La vie peut être drôle ou compliquée »

    Très croyante et dotée d’une indéfectible coquetterie, elle n’aura jamais manqué une messe à New York où elle aura passé 87 ans de sa vie. « J’adore New York. La vie peut être drôle ou compliquée. Il faut la prendre comme elle vient, confiait celle qui n’aura revu qu’une seule fois sa mère après son départ. Aujourd’hui, je prie pour tout le monde et il ne faut jamais abandonner ». Isabelle Lacassagne sera inhumée à l’église des Artistes située sur la 49ème rue à Manhattan, le samedi 16 septembre. Son corps reposera à New York.

    Article paru dans Ouest-France


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  • Dans le bar, ils mettent au jour des mosaïques d'Odorico

    Dans le bar de la rue du Pont-des Loges, ils ont gratté, décollé, poncé durant une dizaine de jours, pour mettre au jour de magnifiques mosaïques signées Isidore Odorico, le célèbre artisan rennais. | Photo Ouest-France 

     

    L’équipe du Hibou Grand-Duc a mis au jour des mosaïques d’Odorico datant des années 1930, dissimulées sous le sol de ce bar prisé du quartier Saint-Hélier.

    Ils ont gratté, décollé, poncé durant une dizaine de jours, pour mettre au jour de magnifiques mosaïques signées Isidore Odorico, le célèbre artisan rennais. Un travail de longue haleine, réalisé par les équipes du Hibou Grand-Duc, ce bar très prisé de la rue Dupont-des-Loges, à Rennes.

     

    Quatre superbes motifs

    « On en a sué, c'était costaud, mais on est super content », commente Jean-Louis Serre, le propriétaire. Si le rendu est au-delà des espérances, la présence de ces mosaïques n'est pas une surprise. « Nos prédécesseurs avaient sondé le sol, et trouvé ces mosaïques », rappelle le patron.

    Une petite partie avait été mise au jour sur le perron du bar, le reste était recouvert d’un vieux lino depuis des décennies. « Depuis l'ouverture du bar, en 2013, on voulait s'y mettre. Mais la difficulté de la tâche fait qu'on la repoussait sans cesse. »

    Début août, ils ont profité de travaux dans le bar pour s’attaquer à ce lino coriace. Résultat, le sol est désormais recouvert de quatre superbes motifs de mosaïques bleues. 

     

    Un bar, mais avant ? 

    Anciennement appelée Chez Mama’I, l’adresse est un bar depuis les années 1970. Et avant ? « Peut-être un espace d’exposition -  aujourd’hui, on dirait showroom - pour l’entreprise Odorico dans les années 1930 », suppose Daniel Enocq. Ce spécialiste des mosaïques Odorico recense depuis quinze ans toutes les œuvres laissées dans le Grand Ouest par la célèbre famille de mosaïstes. « J'ai plus de 3 000 adresses », estime le passionné.

    « Le Hibou est attenant à la maison d'Isidore Odorico, construite en 1939 sur les anciens ateliers de son père. Il est possible qu'il se servait de cette salle comme vitrine pour présenter son travail, raconte Daniel Enocq. D'autant qu'on remarque en plus quelques mosaïques d'Odorico père, la première génération. »

    Ces motifs bleus, Daniel Enocq les a également retrouvés dans d'autres lieux à Rennes, comme le hall de la cité U Jules-Ferry, ou des immeubles de la rue Paul-Bert.

    Intéressé par cette redécouverte, l'office de tourisme Destination Rennes a contacté Jean-Louis Serre, pour intégrer l'endroit à sa visite guidée sur le travail du mosaïste. Une proposition déclinée par le propriétaire. Ça gênerait les équipes pendant le service. On est un bar, pas un musée.

    Article paru dans Ouest-France 


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  • Le Souvenir français finalise une nouvelle application pour smartphone. MémoiredHomme permet de géolocaliser les tombes de ceux qui sont tombés pour la France. Elle raconte leur histoire pour qu'ils ne sombrent pas dans l'oubli.

    Le Souvenir français lance une appli pour géolocaliser les tombes

    Jean-Marc Blot, délégué général du Souvenir français pour les Yvelines.

     

    Elles sont nombreuses dans nos cimetières… Ces pierres marquées par le temps sur lesquelles sont gravés les noms de soldats, d’officiers, de civils tombés pour la France. Depuis des décennies, le Souvenir français s’attache à entretenir les tombes de ceux qui sont « morts sur le sol de la patrie ou à l’étranger ». Le mouvement veille aussi « à la conservation des monuments funèbres ». Il s’apprête à franchir une nouvelle étape, mettant pleinement le pied dans l’univers de l’information numérique.

    « Un nouveau chemin de mémoire »

    D’ici à quelques mois, le Souvenir français lancera la déclinaison yvelinoise de sa nouvelle application : MémoiredHomme. Le logiciel permet de géolocaliser dans un cimetière les sépultures des soldats tombés au champ d’honneur. « Après avoir obtenu l’accord de la famille, nous mettrons en ligne des documents, des illustrations les concernant, situant leur mort, le contexte, parlant de leur régiment. Le tout pourra prendre la forme d’une véritable visite guidée, un nouveau chemin de la mémoire », résume Jean-Marc Blot, délégué général du Souvenir français pour les Yvelines.

    La commune de Mareil-Marly aura l’honneur de tester cette première dans le département. Un choix tout simplement dicté par la logique et la raison. « Lorsque nous avons présenté le projet, la mairie et le conseil municipal ont tout de suite été d’accord. Comme cette application nécessite un gros travail de recherches, nous avons préféré un plus petit cimetière. Cela facilitait cette première mise en route », poursuit Karline Duguay, la secrétaire générale.

    Des leçons d’histoire sur le terrain

    MémoiredHomme vise un très large public. D’abord les habitants de la commune concernée. « Ils vont ainsi découvrir que notre mémoire collective est proche de chez eux. Ils vont apprendre une histoire qu’ils ignorent peut-être, espère Jean-Marc Blot. Les enseignants et les élèves vont pouvoir profiter de véritables leçons d’histoire, ludiques et sur le terrain. Pour le grand public, cela permettra d’intégrer l’identité de destins individuels aux visites des lieux de combats. Pour nos morts, cela montrera que nous ne les oublions pas. »

    Dans les mois qui suivront d’autres cimetières du département devraient bénéficier de cette même application. Celui de Mareil-Marly est le cinquième en France Après Le Plessis-Belleville (Oise), Vitry-aux-Loges (Loiret), Jarny (Meurthe-et-Moselle) et Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales).

    Contact :

    Pour aider le Souvenir français dans cette tâche, mairies, associations locales ou particuliers peuvent envoyer des documents permettant d’enrichir l’application. Par mail à kduguay78@gmail.com. Par courrier à la Caserne de Croy, 30, avenue de Sceaux – Bât 0006 – 78 000 Versailles.

    Le souvenir Français tiendra son congrès départemental le 7 octobre prochain, de 9h à 16h au GBGM de Satory, à Versailles.

     

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=J_MFUiZVo5o 


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  •  En 130 langues régionales françaises

    Si c'est à Ésope que l'on attribue la paternité du genre littéraire des fables, il est à peu près sûr qu'il ne les écrivait pas, mais se contentait de les déclamer. C'est donc un double hommage que lui ont rendu des chercheurs du CNRS et de l'université Paris-Sud à l'origine de cet atlas sonore des langues régionales de France : on peut en effet y entendre une fable d'Ésope dans chacune des 130 langues des différentes régions de l'Hexagone.

     

    C'est une carte de France un peu différente que proposent les chercheurs à l'origine de l'initiative : deux linguistes au CNRS, Philippe Boula de Mareüil et Albert Rilliard, et un chercheur en visualisation d'information, maître de conférences à l'université Paris-Sud, Frédéric Vernier.

    La fable d'Ésope choisie est celle de Borée et le Soleil, ou La bise et le soleil. Très courte, sa morale réside dans l'enseignement que la persuasion, plus lente, s'avère toutefois plus efficace que la violence. Les 3 chercheurs ont fait lire la fable en 130 langues régionales différentes, et ont ajouté à leur atlas une retranscription correspondant à chacun des textes lus.

    Il sera ainsi possible d'entendre du champenois, du lorrain roman, de l'alsacien, du francique, du créole guadeloupéen ou encore du languedocien.

    Le projet a été soutenu, dans sa réalisation et son financement, par le ministère de la Culture, le Musée de l'Homme, le laboratoire Structures formelles du langage et l'Agence Nationale de la Recherche.

    Accéder à l'atlas sonore des langues régionales de France. 


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