Bernard Morvan a examiné en détail le monument aux morts de Baud. | OUEST-FRANCE
Bernard Morvan, membre du Groupe d’histoire du pays de Baud, a entrepris, depuis plusieurs années, des recherches sur les morts de la Première Guerre mondiale.
Si Bernard Morvan s’est d’abord intéressé à Guénin, commune dans laquelle il réside, il a poursuivi ses investigations à Baud. Tout a commencé à partir de médaillons en céramique que Michel Le Haziff avait trouvés dans les réserves des services techniques de la commune. Il représentait les soldats morts pour la France pendant la guerre de 1914-1918, nés à Baud ou ayant habité Baud. Seule indication : le nom et le prénom.
Passionné par cette période de l’histoire, Bernard Morvan a fait des recherches sur ces soldats. « J’ai utilisé des sites spécialisés, répertoriant tous les soldats morts pour la France, tels ceux du ministère de la Défense comme Mémoire des hommes. Quelques surprises m’ont interpellé avec des oublis ou des erreurs. » Il a ainsi récupéré de nombreux renseignements comme le lieu de leur sépulture et le numéro des tombes. « J’ai constitué des fiches après avoir identifié leur état civil et leur passé militaire. Je n’ai pas encore réussi à avoir tous les renseignements. »
C’est le cas de Joachim Le Carrer, Louis Le Garrec, Jean-Marie Le Guilland. Les médaillons portent bien les noms mais reste à savoir où ils habitaient, comment et où ils sont morts. « J’ai identifié certains homonymes par le numéro de régiment du col de la veste », explique Bernard Morvan. Pas toujours facile quand ces soldats portant les mêmes noms et prénoms habitaient Baud.
Pour continuer ses recherches, l’historien s’est rendu dans l’est et le nord, dans les départements de l’Aisne, la Marne, la Moselle et l’Oise. « J’ai visité une quarantaine de cimetières militaires et photographié plus de 80 tombes. Je n’ai pas terminé car il me reste à en inspecter 48 pour photographier environ 170 tombes. »Un problème se pose dans des cimetières en travaux. « À Montdidier, dans la Somme, les plaques avaient été enlevées, pour être remplacées par des neuves. » Il se propose donc d’y retourner plus tard.
Les anecdotes ne manquent pas. « Une fois j’ai rencontré un gardien qui a tenu absolument à ce que je signe son livre d’or. Un Ecossais était devant la tombe de son grand-oncle mort jour pour jour un siècle avant. » En philosophe, Bernard Morvan avance une hypothèse pour l’absence du nom sur le monument aux morts : « Peut-être que les familles ne le voulaient pas. » Il est désormais possible d’associer médaillon, tombe et passé militaire.
Bernard Morvan a aussi le souci de faire partager ses découvertes. Il en fait écho dans la revue du Groupe d’histoire du pays de Baud. À Guénin, son travail a été utile. Le monument aux morts de cette commune a été inauguré le 14 mars 1926, sous le mandat de Joseph Guyomard, en présence de Jules Guilbert, sous-préfet de Pontivy.
Bernard Morvan a constaté qu’il manquait plusieurs noms. À l’occasion du remplacement des plaques, sept noms ont pu être ajoutés. « J’ai aussi le projet d’écrire un recueil sur tous les morts de la commune. Je suis à la recherche de documents, photos, lettres, livrets militaires, et objets divers. » Tout sera numérisé ou photographié immédiatement et restitué.
Contact : 06 28 35 67 15
Article paru dans Ouest-France