• La Révolution de 1789 ne constitue pas une cassure insurmontable pour les généalogistes. Mais les idées reçues ont la vue dure, même en généalogie.

     

    La Révolution n'a pas inventé l'état civil

    Les idées toutes faites en généalogie sont sources d'erreur et de déception. Par exemple, présenter l'état civil comme une invention de la Révolution. Comme si avant la loi du 20 septembre 1792, les habitants de la France de l'ancien régime naissaient, s'unissaient et mouraient dans une sorte de brouillard indéfinissable. Non, la Révolution, on le sait, a apporté un vent de liberté et de nouvelles structures politiques au pays. Mais elle n'a pas tout inventé !

     

    Du religieux au civil

    La loi de 1792 a tout simplement enlevé aux curés des paroisses le soin de tenir les registres. Elle leur a substitué les officiers de l'état civil. Et si les termes ont changé, les actes de baptême, mariage et sépulture (BMS) se sont mués en actes de naissance, mariage et décès ( NMD ), si la signification religieuse a disparu, le principe est resté le même. D'ailleurs en généalogie, remonter des écrits du maire à ceux du curé n'est guère compliqué : les registres de plus de 100 ans sont conservés au même endroit, aux archives de chaque département !

     

    Gardons-nous des idées trop simples

    La Révolution n'a pas créé les registres, mais la République a inventé la manière de s'en servir. Les généalogistes du XXIe siècle gagnent un temps fou en consultant les tables décennales apparues avec le décret de 1792. Tous les dix ans, un registre spécial dresse la liste alphabétique des personnes nées, mariées ou décédées dans la commune.

     

    Recensements : vieux comme le monde

    De la même manière, la Révolution n'est pas à l'origine des recensements. Les dénombrements de population sont vieux comme le monde. L'exemple le plus illustre date de l'an zéro : Jésus est né à Bethléem, car ses parents Joseph et Marie, originaires de Nazareth devaient s'y faire recenser. Mais une fois de plus, l'époque Révolutionnaire a su améliorer l'existant.

    Sous l'ancien régime, on comptait les feux, c'est-à-dire par maison. A partir de 1791, on tient la liste de tous les habitants en indiquant leur profession, leur état civil, leurs enfants, leurs domestiques, leurs lieux de naissance et leur précédent domicile.

    Alors, la Révolution fut-elle une cassure ou non ? Politiquement, sans aucun doute. Généalogiquement, les acquis Révolutionnaires s'inscrivent plutôt dans une intelligente continuité…


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