• Une Nantaise redonne vie à une jeune déportée

    La Nantaise Séphanie Trouillard redonne vie à la lycéenne déportée. | DR 

    Stéphanie Trouillard, originaire de Basse-Goulaine, a mené pendant un an l’enquête pour retracer le parcours de Louise Pikovsky, une lycéenne parisienne morte en déportation en 1944. À partir de quelques lettres retrouvées à l’occasion d’un déménagement, elle rend hommage à cette brillante élève dans un émouvant et très utile web documentaire accessible à tous.

     

    L’histoire 

    « Par le plus grand des hasards », Stéphanie Trouillard, qui a grandi à Basse-Goulaine, entend parler des lettres retrouvées de Louise Pikovsky lors du déménagement du lycée Jean-de-La-Fontaine à Paris. Journaliste à France 24 et spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, elle décide de prêter main-forte à Khalida Hatchy, professeure documentaliste du lycée pour retracer l’histoire de cette jeune fille morte avec sa famille en déportation.

    Qui était Louise Pikovsky? 

    Une brillante jeune fille juive de 14 ans. « Les lettres qu’elle écrivait à sa professeure de latin-grec sont très bien écrites et témoignent d’une grande maturité. Elle aurait eu une vie incroyable j’en suis sûre, si sa vie n’avait pas été brisée par la guerre. » Religion, littérature, joies quotidiennes, l'adolescente livre ses réflexions.

    Découvrez l’intégralité de son histoire sur : 

    http://webdoc.france24.com/si-je-reviens-un-jour-louise-pikovsky/ 

     

    Les recherches 

    Une photo de classe, des lettres et des livrets de prix. Voilà les éléments qui ont permis de lancer l’enquête. « Le registre des survivants de la Shoah, Yad Vashem, à Jérusalem, nous a aidées. Les familles peuvent laisser leurs coordonnées. Nous avons pu grâce à ces contacts retrouver des cousines de Louise à Jérusalem. » La Nantaise y a pensé chaque jour. « J’avais une responsabilité, il fallait que je fasse quelque chose de bien. J’aurais bien voulu la connaître… »

    À Saint-Cloud, dans la région parisienne, Stéphanie Trouillard a aussi retrouvé une voisine de classe de la lycéenne. « Une rencontre très forte, soixante-dix ans après… Elle ne l’avait jamais oubliée. Les personnes âgées que j’ai rencontrées ont peur de ce qui peut se passer aujourd’hui. Peur des messages de haine, de ces violences-là. Elles disent que tout peut vite basculer dès lorsqu’on stigmatise une partie de la population. »

     

    Une Nantaise redonne vie à une jeune déportée

    Kahlida Hatchy et Stéphanie Trouillard ont fait le voyage à Jérusalem pour rencontrer des cousines de Louise Pikovsky. | DR 

     

    « 70 ans après, elle parle encore »

    Les lettres 

    Elles sont toutes adressées à Mademoiselle Malingrey pendant l’été 1942.

    « Jamais dans ses lettres, elle ne se plaint. Elle parle de la souffrance mais se raccroche à la vie. Elle donne une leçon de courage. Elle a été tuée par les nazis mais grâce à ses lettres, elle va continuer à parler, sa lumière va briller soixante-dix ans après. » 

    Extraits: « Oh! Mademoiselle, si vous vouliez me reparler de la joie. Je suis sûre que nous ne pouvons apprécier le bonheur quaprès avoir souffert, mais est-ce que la souffrance a des arrêts. Je finis par en douter. Je vous embrasse affectueusement. » 

    Abraham, le père, Barbe Brunette, la mère, ainsi que les quatre enfants ont tous été déportés à la même date: le 3 février 1944. Tous les six sont sur la liste du convoi n° 67 au départ de Drancy, lun des derniers vers Auschwitz.

    De ce jour ne reste qu’un dernier petit mot. Il est seulement griffonné « Janvier 1944 » au crayon à papier.

    "Nous sommes tous arrêtés. Je vous laisse les livres qui ne sont pas à moi et aussi quelques lettres que je voudrais retrouver si je reviens un jour. Je pense à vous, au Père et à Mlle Arnold, et je vous embrasse." 

     

    Une Nantaise redonne vie à une jeune déportée

    Article paru dans Ouest-France


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