• Dans le bar, ils mettent au jour des mosaïques d'Odorico

    Dans le bar de la rue du Pont-des Loges, ils ont gratté, décollé, poncé durant une dizaine de jours, pour mettre au jour de magnifiques mosaïques signées Isidore Odorico, le célèbre artisan rennais. | Photo Ouest-France 

     

    L’équipe du Hibou Grand-Duc a mis au jour des mosaïques d’Odorico datant des années 1930, dissimulées sous le sol de ce bar prisé du quartier Saint-Hélier.

    Ils ont gratté, décollé, poncé durant une dizaine de jours, pour mettre au jour de magnifiques mosaïques signées Isidore Odorico, le célèbre artisan rennais. Un travail de longue haleine, réalisé par les équipes du Hibou Grand-Duc, ce bar très prisé de la rue Dupont-des-Loges, à Rennes.

     

    Quatre superbes motifs

    « On en a sué, c'était costaud, mais on est super content », commente Jean-Louis Serre, le propriétaire. Si le rendu est au-delà des espérances, la présence de ces mosaïques n'est pas une surprise. « Nos prédécesseurs avaient sondé le sol, et trouvé ces mosaïques », rappelle le patron.

    Une petite partie avait été mise au jour sur le perron du bar, le reste était recouvert d’un vieux lino depuis des décennies. « Depuis l'ouverture du bar, en 2013, on voulait s'y mettre. Mais la difficulté de la tâche fait qu'on la repoussait sans cesse. »

    Début août, ils ont profité de travaux dans le bar pour s’attaquer à ce lino coriace. Résultat, le sol est désormais recouvert de quatre superbes motifs de mosaïques bleues. 

     

    Un bar, mais avant ? 

    Anciennement appelée Chez Mama’I, l’adresse est un bar depuis les années 1970. Et avant ? « Peut-être un espace d’exposition -  aujourd’hui, on dirait showroom - pour l’entreprise Odorico dans les années 1930 », suppose Daniel Enocq. Ce spécialiste des mosaïques Odorico recense depuis quinze ans toutes les œuvres laissées dans le Grand Ouest par la célèbre famille de mosaïstes. « J'ai plus de 3 000 adresses », estime le passionné.

    « Le Hibou est attenant à la maison d'Isidore Odorico, construite en 1939 sur les anciens ateliers de son père. Il est possible qu'il se servait de cette salle comme vitrine pour présenter son travail, raconte Daniel Enocq. D'autant qu'on remarque en plus quelques mosaïques d'Odorico père, la première génération. »

    Ces motifs bleus, Daniel Enocq les a également retrouvés dans d'autres lieux à Rennes, comme le hall de la cité U Jules-Ferry, ou des immeubles de la rue Paul-Bert.

    Intéressé par cette redécouverte, l'office de tourisme Destination Rennes a contacté Jean-Louis Serre, pour intégrer l'endroit à sa visite guidée sur le travail du mosaïste. Une proposition déclinée par le propriétaire. Ça gênerait les équipes pendant le service. On est un bar, pas un musée.

    Article paru dans Ouest-France 


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