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Par atao feal le 22 Avril 2015 à 17:26
Yvon Nicolazic, Iwan Nikolazig, est le paysan breton qui, disant avoir vu sainte-Anne, la mère de la Vierge Marie, et ayant déterré une statue oubliée de sainte Anne dans le champ devenu lieu de pèlerinage (Sainte-Anne-d'Auray), est à l'origine de l'édification de la basilique de Sainte-Anne-d'Auray.
Son histoire et celle de ses apparitions sont bien connues, surtout grâce à la « déclaration qu'il fit lui-même devant Messire Jacques Bullion le 12 mars 1625 » au presbytère de Pluneret.
Biographie
Yvon Nicolazic est né à Pluneret, dans le diocède de Vannes, le 3 avril 1591. En ce début de XVIIème siècle, Nicolazic est un paysan du Broërec - le Vannetais - qui ne parle que le breton et ne sait ni lire ni écrire. C'est cependant un agriculteur capable, aisé, de bon conseil. Mais c'est aussi un homme de vie spirituelle simple et profonde. Priant, aidant les autres, charitable. Enfin, comme le diront ses historiens Buléon et Le Garrec, un saint laïc.
Il faut noter que Nicolazic et sa femme - ils n'ont pas d'enfants encore – habitaient le village de Ker Anna, « village d'Anne » en breton, et leur champ du Bocenno selon une ancienne tradition aurait autrefois contenu une chapelle dédiée à sainte Anne. On avait des difficultés à travailler ce champ où les bœufs ne pouvaient entrer avec la charrue. Le père de Nicolazic en avait, quinze ans plus tôt, retiré certaines pierres de granit taillées, pour construire une grange.
Au commencement d'août 1623 donc, au soir d'une journée de travail, et alors qu'il pensait spécialement à sainte Anne « sa bonne patronne », une lumière très vive éclaira la chambre de Nicolazic et une main apparut tenant dans la nuit un flambeau de cire. À plusieurs reprises, Nicolazic, par la suite, se verra reconduit la nuit, au long des chemins creux, par un flambeau qui le précède.
Un soir avec son beau-frère, ils verront une Dame blanche avec un cierge à la main au fameux champ du Bocenno. Une autre fois, c’est une pluie d'étoiles qui tombe dans le champ. Mais tous ces événements se déroulent paisiblement, lentement. Et Nicolazic qui s'interroge ne change rien à sa vie, sinon prier encore plus.
La Dame apparaît la veille de la sainte Anne
Le 25 juillet 1624, veille de la sainte Anne, la Dame apparaît à nouveau le soir sur le chemin, lui dit des paroles pour le rassurer et le conduit chez lui, un flambeau à la main. Nicolazic cependant ne peut rester avec les siens. S'interrogeant sur ces événements, il s'en va prier dans sa grange. C'est alors qu'il entend sur le chemin « le bruit d'une grande multitude en marche ». Mais il n'y a personne sur le chemin !
Puis dans la clarté, la Dame mystérieuse apparaît et voici qu'elle lui parle : « Yves Nicolazic, ne craignez pas. Je suis Anne, mère de Marie. Dites à votre recteur que dans la pièce de terre appelée le Bocenno, il y a eu autrefois, avant même qu'il y eût aucun village, une chapelle dédiée en mon nom. C'était la première de tout le pays. Il y a 924 ans et 6 mois qu'elle est ruinée. Je désire qu'elle soit rebâtie au plus tôt et que vous en preniez soin parce que Dieu veut que j'y sois honorée ».
Nicolazic, disent les historiens, s'endormit tranquille : le mystère s'éclairait et les choses prenaient leur juste place, au ciel comme sur la terre. Pourtant, il allait falloir encore un an avant la première messe de sainte Anne au Bocenno. Les prêtres à l'époque n'étaient pas plus prompts qu'aujourd'hui à croire aux apparitions. Et n'était-ce pas le plan de Dieu d'augmenter le dossier de faits concrets pour donner à la chapelle de sainte Anne le caractère le plus authentique en même temps que merveilleux ?
Le recteur réprimandait donc sévèrement le bon Yves Nicolazic. Mais deux chrétiens laïcs l'encouragèrent, MM. de Kermedio et de Kerloguen : ce dernier, propriétaire foncier du champ du Bocenno promet de le donner pour la chapelle, et il lui conseille de prendre des témoins des faits merveilleux. Quand dans la nuit du 7 au 8 mars 1625, sainte Anne apparaît une nouvelle fois, elle recommande à Yves de prendre ses voisins avec lui : « Menez-les avec vous au lieu où ce flambeau vous conduira, vous trouverez l'image (la statue) qui vous mettra à couvert du monde, lequel connaîtra enfin la vérité de ce que je vous ai promis. » Quelques moments plus tard, les paysans déterraient au pied du flambeau une vieille statue de bois rongée, avec cependant encore des traces de blanc et d'azur.
Trois jours plus tard, les pèlerins commençaient à arriver en foule pour prier sainte Anne devant la statue. C'était la réalisation de cette prophétie faite à Nicolazic de la multitude en marche. Multitude qui ne s'est pas arrêtée jusqu'à nos jours. Malgré les réserves du curé qui finira par faire amende honorable, l'enquête se déroule comme indiqué au début, et la première messe officielle sera célébrée, par décision de l'évêque de Vannes Sébastien de Rosmadec, le 26 juillet 1625.
Le paysan bâtisseur
À partir de ce jour, Yvon Nicolazic devient bâtisseur. Il dirige les travaux, conduit les charrois volontaires de pierre ou d'ardoise, les abattages de bois, paie les entrepreneurs, et tout cela avec sagesse et probité, lui qui ne sait ni lire, ni écrire, ni parler autre chose que le breton. La chapelle construite, il s'efface, quitte le village de Keranna pour laisser toute la place à sainte Anne et aux pèlerins innombrables. Il est mort à Sainte-Anne-d'Auray le 13 mai 1645.
Postérité
Le lieu a pris le nom de Sainte-Anne-d'Auray et le pardon qui s'y déroule chaque année est le plus important de Bretagne. Le 20 septembre 1996, le pape Jean-Paul II est venu la prier dans son sanctuaire breton, et avec lui 150 000 pèlerins. Un dossier de béatification est ouvert à l'évêché de Vannes depuis 1997.
Article tiré de Wikipédia
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