• Marie-Louise Tromel, dite Marion du Faouët, née le 6 mai 1717 à Le Faouët (Morbihan), est un bandit, chef de bande, qui sévit en Cornouialle (Bretagne) avant de mourir pendue en 1755 sur la place Saint-Corentin de Quimper (Finistère).

    Biographie

    Marion, troisième enfant de Félicien Tromel et d'Hélène Kerneau, est née le 6 mai 1717 dans le hameau de Porz-en-Haie, près de Le Faouët. Elle a deux frères ainés, François (1712) et Corentin, puis une sœur puinée, Louise (1719) et un jeune frère, René-Félicien, né en 1721.

    Marion a elle-même quatre enfants : Renette, née en 1735 à Inguiniel, Jeanne, née en 1737 à Saint-Caradec-Trégomel, Thérèse, née en 1740 à Saint-Caradec-Trégomel, et Anne, née en 1745 à Saint-Tugdual, de son mariage secret avec un petit noble, Henri Pezron. Ce dernier, né le 1er janvier 1714 à Quimperlé de François et de Marie Le Hanvic, de Quimper, est arrêté et pendu en 1746. Marion a également un fils, Joachim, né en 1748.

    Durant sa vie, elle demeure en divers lieux du Morbihan (Port-Louis, Saint-Caradec-Trégomel, Le Faouët), mais aussi à Quimperlé (Finistère).

     

    Chef de bande

    Marion commence sa carrière de bandit de grand chemin à l'âge de 23 ans, sur une grande partie de la Cornouialle. Elle a jusqu'à quarante hommes sous ses ordres, réunis dans la Compagnie Finefont.

    Les victimes sont dépouillées sans effusion de sang, et les voisins ou les pauvres, sont épargnés. La bande attaque surtout des « étrangers » à la région et, en particulier, les marchands qui reviennent des foires ou des pardons.

     

    Son arrestation et sa condamnation à mort

    Marion Tromel est arrêtée plusieurs fois (dont le 2 juillet 1752 à Poullaouen, mais s'évade ou obtient sa libération grâce à des protections. Finalement, elle est reconnue dans une rue de Nantes, capturée et jugée à Quimper. Bien que soumise à la question judiciaire, elle n'avoue rien et est condamnée à être pendue. Elle meurt, pendue selon la condamnation, en en 1755 sur la place Saint-Corentin à Quimper.

     

    Le sort de ses complices

    L'arrestation de Marion ne met pas fin aux activités de la bande des Finfond. De nombreux complices de Marion du Faouët survivent à son arrestation et à son exécution, et continuent leurs exactions.

    L'un des membres de cette bande de voleurs, Guillaume Hémery, pilloteux, arrêté à la suite de ses nombreux vols, est emprisonné à Châteauneuf-du-Faou et jugé par la sénéchaussée locale. Il est condamné le 24 juillet 1763 à la questionordinaire et extraordinaire « pour avoir révélation de ses complices », « à faire amende honorable devant la porte de l'église de Châteauneuf-du-Faou, une torche de cire ardente à la main et un écriteau sur sa poitrine, à être ensuite rompu vif, enfin à expirer sur la croix de Saint-André, la face tournée vers le ciel ».

    Il est effectivement torturé comme l'atteste le procès-verbal de torture du 7 décembre 1763 : « six fois, ses pieds, ses jambes sont exposés au feu torturant, six fois il gémit sous les cuisantes morsures des flammes » dans le cadre de la question ordinaire, et trois autres fois dans le cadre de la question extraordinaire », et finit par donner le nom de ses complices et reconnait « faire partie de la Compagnie de Marion du Faouët, qui a été pendue à Quimper ». Les épreuves du feu terminées, « on le mène, pieds nus, en chemise, sur la Place-aux-Bestiaux » et il est attaché sur une croix de Saint-André « les bras, les jambes écartées, la poitrine contre la croix » et « le bourreau levant sa barre de fer, commence à frapper les bras, les cuisses, les reins (…) ». La face tournée vers le ciel, il agonise une partie de la nuit, et expire lentement, comme prescrit par le jugement.

    Grâce à ses révélations obtenues sous la torture, plusieurs de ses complices sont arrêtés ; Pierre Bellec le 26 décembre 1764, puis Corentin Bellec, Corentin et Joseph Finefont, Jeanne Tromel, et même Guillaume Tromel, un enfant de 14 ans, et plusieurs autres, la plupart arrêtés à Le Faouët, sont écroués à Châteauneuf-du-Faou. Or cette prison est dans un terrible état de vétusté et on s'en échappe aisément, ce que font en novembre 1765 plusieurs des bandits arrêtés. L'un d'entre eux, Joseph Tromel, est repris à Port-Louis et reconduit à Châteauneuf-du-Faou. Finalement jugés à Rennes Corentin et Joseph Tromel, ainsi que Pierre Bellec, est condamnés aux mêmes sentences que Guillaume Hémery, et exécutés sur la Place des Lices à Rennes. Le jeune Guillaume Tromel est condamné à assister au supplice et à être fouetté de verges un jour de marché sur la place de Châteauneuf-du-Faou. Jeanne Tromel, enceinte, est épargnée et plusieurs complices condamnés aux galères à perpétuité ou pour de longues périodes.

     

    Hommages

    À l'instar du dauphinois Mandrin, ou du limousin Burgou, Marion du Faouët bénéfice d'une chronique populaire favorable, qui donne l'image d'un « bon bandit », issu du peuple, ne volant que les riches et les « étrangers », protecteur des pauvres, et se jouant de l'autorité. Cette tradition populaire, qui ne semble pas être parfaitement en phase avec la réalité historique, fait de Marion, un héros populaire, l'égérie d'un terroir.

    Plusieurs localités du centre-ouest de la Bretagne lui attribuent des noms de rue. Une maison de quartier de Rennes, 10 allée Marion-du-Faouët, est baptisée Maison Marion-du-Faouët.

    Les Rives, auteurs-compositeurs - interprètes contemporains de musique et chansons de Bretagne de mer et de marins, ont écrit une chanson sur Marion, de même que Tri Yann, un groupe nantais de chanson bretonne, sur l'album Rummadoù (Générations), Rummadoù retrace l'histoire d'une famille bretonne

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  • Jeanne Marie Le Calvé, dite La Mère Denis, née le 9novembre 1893 à Neuillac (Morbihan) et décédée le 17 janvier 1989 à Pont-l'Évêque (Calvados), est une lavandière et figurante française célèbre pour avoir été l'héroïne de publicités pour la marque de machine à laver Vedette durant les années 1970.

    Sixième enfant d'une famille de paysans, fille de Denis Mathurin Le Calvé et de Marie Mathurine Rioux, elle connaît une enfance assez rude, marquée par la peur de la faim, et le travail difficile. Elle se marie à dix-sept ans avec Yves Marie Denis et quitte sa Bretagne natale pour la Normandie où elle travaille pendant vingt-sept ans comme garde-barrière (ligne Carentan-Carteret).

    Jeanne Marie Le Calvé eut cinq enfants, dont les deux premiers moururent jeunes ; elle divorça de son mari.

    De 1944 à 1963, elle est lavandière sur un lavoir de la Gerfleur (village du Tôt à Barneville-sur-Mer). C'est à cet endroit qu'a été tourné le film publicitaire. À cette occasion, le toit du lavoir a été reconstruit.

    Alors qu’elle est âgée de 79 ans, son voisin et ami, Pierre Baton, publicitaire, propose aux managers de Vedette, dont Bernard Miliotis, Président Directeur Général et fondateur de la marque, de sortir la première campagne publicitaire « La Mère Denis ».

    Dès 1972, « la Mère Denis » vante, sur les écrans, les mérites des machines à laver de la marque Vedette. Son rire et son accent lui font connaître une notoriété nationale et même au-delà des frontières, y compris au Japon. Les phrases « C'est ben vrai ça ! » et « Ça c'est vrai ça ! » sont restées célèbres. Cette campagne est sortie à contre courant d'une époque qui était plutôt portée sur les pin-ups.

    En 1976, est édité un livre sur sa vie, elle participe à l'émission Apostrophes et Paris-Match la désigne comme personnalité la plus marquante de l‘année.

    En 1982, « la Mère Denis » est connue par plus de 80 % des Français, et la marque Vedette est en deuxième position sur le marché. Le sociologue Matt Le Bihan a livré ses impressions dans un ouvrage qui a fait date en 1983, De l'utilisation de la classe ouvrière dans la publicité, préfacé par Jacques Séguéla ; il considère qu'il existe des abus importants de la part des multinationales. Une rente à vie ne coûte rien ou presque d'autant que personne n’en a su le montant.

    En 1983, la marque s’engage à verser une rente viagère à la Mère Denis, la mettant ainsi à l’abri des soucis matériels ; elle termine ses jours, confortablement, dans une maison de retraite proche dePont-l'Évêque (Calvados).

    Mère Denis s'éteint le 17 janvier 1989 à 12 h 45, au 9 de la rue de Brossard à Pont-l'Évêque, à l'âge de 95 ans, faisant la une des journaux télévisés.

    À partir de février 1989, pour sa première participation à un film, elle devait jouer le rôle de Martha, la mère de Milou, dans le film Milou en mai de Louis Malle. Le rôle sera finalement supprimé en raison de sa mort.

    Jeanne Marie Le Calvé restera un personnage emblématique de la publicité française de la fin du XXème siècle, avec ses bonnes joues roses, sa bonne humeur, son accent du terroir, et son sympathique sourire.

    Article tiré de Wikipédia

     


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  • Dessin représentant Hélène Jégado vers 1851

     

    Hélène Jégado née à Plouhinec (Morbihan) en 1803 et décédée à Rennes (Ille-et-Vilaine) le 26 février 1852 est une empoisonneuse.

     

    Biographie

    Née en 1803, la jeune Hélène, enfant choyée élevée dans une petite ferme d'une famille de cultivateurs pauvres, est nourrie des légendes de la Basse-Bretagne. Elle est notamment traumatisée par le personnage de l'Ankou, dont elle va devenir l'incarnation pour surmonter ses angoisses. En 1810, après la mort de sa mère (qui, selon le romancier Jean Teulé, serait sa première victime, empoisonnée avec des graines de belladone versées dans sa soupe), elle est envoyée chez une tante qui travaille comme domestique dans un presbytère de Bubry, et devient elle-même domestique. Par la suite, dans différentes villes – Séglien, Auray, Bubry, Hennebont, Locminé, Lorient, Pontivy et enfin Rennes – , elle sera notamment cuisinière, un emploi idéal pour empoisonner à l'arsenic les plats de ses victimes : des clients d'un bordel militaire de Port-Louis, où elle se prostitue, des maîtresses de maison, des prêtres, des religieuses, jusqu'à des enfants. Sa série de crimes s'arrêtera à Rennes, après les meurtres de deux gouvernantes successives et d'une servante de son employeur l'avocat, professeur de droit et expert en affaires criminelles Théophile Bidard de la Noë, lequel, soupçonneux, se décide finalement à enquêter sur son parcours.

    L'exécution d'Hélène Jégado sur le Champ de Mars à Rennes met fin à une carrière criminelle de dix-huit ans, facilitée par le fait qu'à cette époque la région était touchée par des épidémies de choléra dont les symptômes sont proches de ceux de l'empoisonnement à l'arsenic, qu'Hélène Jégado ne vole pas ses victimes et que les familles refusent les autopsies des corps de leurs parents. Le nombre de ses victimes est impossible à déterminer avec précision (probablement 36), car la plupart de ses forfaits ayant été commis plus de dix ans avant son procès, ils ne pouvaient plus être jugés du fait de la prescription légale de dix ans en vigueur à l'époque, aussi son procès écartera-t-il 21 empoisonnements et 5 tentatives d'empoisonnement. Jean Teulé la considère comme la plus grande tueuse en séris du monde. Son habitude de conserver des fétiches de chacun d'entre eux permet aujourd'hui d'estimer qu'elle a tué environ soixante personnes, y compris des enfants, notamment la petite Marie Bréger au château de Soye (à Plœmeur) en mai 1841, dix ans et un mois avant son arrestation, ainsi que deux tantes et son père.

    Son acte d'accusation comporte cinq empoisonnements et cinq tentatives d'empoisonnement, ainsi que onze comptes de vol domestique. Le procès s'ouvre devant la Cour d'Assises d'Ille-et-Vilaine le 6 décembre 1851 et se termine par la condamnation à mort le 14 décembre après une heure quinze de délibération. Le discours final de Me Magloire Dorange, jeune avocat de 24 ans chargé de la défense et qui plaide la folie, est un plaidoyer contre la peine de mort. Femme pieuse, elle avoue ses meurtres en prison lors d'une confession donnée à l'abbé Tiercelin la veille de son exécution, révélations qu'elle autorise à rendre publiques après son décès mais se révélant peu fiables car elles excluent certains crimes et en ajoutent certains autres.

    Les circonstances politiques après le coup d'État de Napoléon III le 2 décembre, ont fait que le cas a reçu peu d'attention dans les journaux au niveau national. À noter que le député Jean-Baptiste Baudin, médecin spécialisé dans les maladies de l'estomac, était cité à comparaître pour la défense, mais a trouvé la mort sur les barricades du faubourg Saint-Antoine le 3 décembre. Hélène Jégado est guillotinée en 1852.

    La culpabilité d'Hélène Jégado n'a jamais été mise en cause. Par contre, plusieurs mobiles ont été proposés sans vraiment convaincre, aucune explication raisonnable n'ayant pu être donnée à son action.

    Sa méthode était simple : cuisinière dans les presbytères et les maisons bourgeoises, elle ajoutait de la « poudre blanche » dans la soupe ou les gâteaux qu'elle préparait, autrement dit del'arsenic, sous la forme de « mort-aux-rats ».

     

    Postérité

    « La Jégado » est le sujet d'une feuille volante en français (Complainte d'Épinal) et d'une complainte en langue bretonne de Jafferedo imprimée à Hennebont (1900). Elle devient une espèce de croque-mitaine, personnage maléfique auquel on faisait appel pour forcer les enfants à boire leur soupe, les menaçant de l'appeler s'ils ne la mangeaient pas.

    Un épisode de la série En votre âme et conscience est consacré au cas d'Hélène Jégado en janvier 1967.

    En 2006, le réalisateur français Pierre Mathiote met en scène, pour France 3, un docufiction intitulé La Jégado, avec Taïra Borée dans le rôle-titre.

    Le Musée de bretagne de Rennes contient le masque mortuaire d'Hélène Jégado dont on avait recherché la « bosse du crime » lors de l'autopsie par la Faculté de médecine.

    En Bretagne aujourd'hui, plusieurs pâtisseries proposent à leurs clients des « gâteaux d'Hélène Jégado », recette identique (angélique pour masquer la couleur verte que prenait le gâteau arsénié à la cuisson, amandes pour masquer le goût amer de l'arsenic) mais garantie sans arsenic. La recette a été signalée sous le nom de Gâteau breton d'Hélène Jégado par Simone Morand dans son livre Gastronomie bretonne d'hier et d'aujourd'hui en 1965.

    En 2013, le romancier français Jean Teulé, écrivit une biographie romancée de la vie d'Hélène Jégado, Fleur de tonnerre, dont l'adaptation au cinéma sera réalisée fin 2014 par Stéphanie Pillonca-Kerven.

    Article tiré de Wikipédia


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  • Yvon Nicolazic, Iwan Nikolazig, est le paysan breton qui, disant avoir vu sainte-Anne, la mère de la Vierge Marie, et ayant déterré une statue oubliée de sainte Anne dans le champ devenu lieu de pèlerinage (Sainte-Anne-d'Auray), est à l'origine de l'édification de la basilique de Sainte-Anne-d'Auray.

    Son histoire et celle de ses apparitions sont bien connues, surtout grâce à la « déclaration qu'il fit lui-même devant Messire Jacques Bullion le 12 mars 1625 » au presbytère de Pluneret.

     

    Biographie

    Yvon Nicolazic est né à Pluneret, dans le diocède de Vannes, le 3 avril 1591. En ce début de XVIIème siècle, Nicolazic est un paysan du Broërec - le Vannetais - qui ne parle que le breton et ne sait ni lire ni écrire. C'est cependant un agriculteur capable, aisé, de bon conseil. Mais c'est aussi un homme de vie spirituelle simple et profonde. Priant, aidant les autres, charitable. Enfin, comme le diront ses historiens Buléon et Le Garrec, un saint laïc.

    Il faut noter que Nicolazic et sa femme - ils n'ont pas d'enfants encore – habitaient le village de Ker Anna, « village d'Anne » en breton, et leur champ du Bocenno selon une ancienne tradition aurait autrefois contenu une chapelle dédiée à sainte Anne. On avait des difficultés à travailler ce champ où les bœufs ne pouvaient entrer avec la charrue. Le père de Nicolazic en avait, quinze ans plus tôt, retiré certaines pierres de granit taillées, pour construire une grange.

    Au commencement d'août 1623 donc, au soir d'une journée de travail, et alors qu'il pensait spécialement à sainte Anne « sa bonne patronne », une lumière très vive éclaira la chambre de Nicolazic et une main apparut tenant dans la nuit un flambeau de cire. À plusieurs reprises, Nicolazic, par la suite, se verra reconduit la nuit, au long des chemins creux, par un flambeau qui le précède.

    Un soir avec son beau-frère, ils verront une Dame blanche avec un cierge à la main au fameux champ du Bocenno. Une autre fois, c’est une pluie d'étoiles qui tombe dans le champ. Mais tous ces événements se déroulent paisiblement, lentement. Et Nicolazic qui s'interroge ne change rien à sa vie, sinon prier encore plus.

    Yves Nicolazic

    La Dame apparaît la veille de la sainte Anne

     

    Le 25 juillet 1624, veille de la sainte Anne, la Dame apparaît à nouveau le soir sur le chemin, lui dit des paroles pour le rassurer et le conduit chez lui, un flambeau à la main. Nicolazic cependant ne peut rester avec les siens. S'interrogeant sur ces événements, il s'en va prier dans sa grange. C'est alors qu'il entend sur le chemin « le bruit d'une grande multitude en marche ». Mais il n'y a personne sur le chemin !

    Puis dans la clarté, la Dame mystérieuse apparaît et voici qu'elle lui parle : « Yves Nicolazic, ne craignez pas. Je suis Anne, mère de Marie. Dites à votre recteur que dans la pièce de terre appelée le Bocenno, il y a eu autrefois, avant même qu'il y eût aucun village, une chapelle dédiée en mon nom. C'était la première de tout le pays. Il y a 924 ans et 6 mois qu'elle est ruinée. Je désire qu'elle soit rebâtie au plus tôt et que vous en preniez soin parce que Dieu veut que j'y sois honorée ».

    Nicolazic, disent les historiens, s'endormit tranquille : le mystère s'éclairait et les choses prenaient leur juste place, au ciel comme sur la terre. Pourtant, il allait falloir encore un an avant la première messe de sainte Anne au Bocenno. Les prêtres à l'époque n'étaient pas plus prompts qu'aujourd'hui à croire aux apparitions. Et n'était-ce pas le plan de Dieu d'augmenter le dossier de faits concrets pour donner à la chapelle de sainte Anne le caractère le plus authentique en même temps que merveilleux ?

    Le recteur réprimandait donc sévèrement le bon Yves Nicolazic. Mais deux chrétiens laïcs l'encouragèrent, MM. de Kermedio et de Kerloguen : ce dernier, propriétaire foncier du champ du Bocenno promet de le donner pour la chapelle, et il lui conseille de prendre des témoins des faits merveilleux. Quand dans la nuit du 7 au 8 mars 1625, sainte Anne apparaît une nouvelle fois, elle recommande à Yves de prendre ses voisins avec lui : « Menez-les avec vous au lieu où ce flambeau vous conduira, vous trouverez l'image (la statue) qui vous mettra à couvert du monde, lequel connaîtra enfin la vérité de ce que je vous ai promis. » Quelques moments plus tard, les paysans déterraient au pied du flambeau une vieille statue de bois rongée, avec cependant encore des traces de blanc et d'azur.

    Trois jours plus tard, les pèlerins commençaient à arriver en foule pour prier sainte Anne devant la statue. C'était la réalisation de cette prophétie faite à Nicolazic de la multitude en marche. Multitude qui ne s'est pas arrêtée jusqu'à nos jours. Malgré les réserves du curé qui finira par faire amende honorable, l'enquête se déroule comme indiqué au début, et la première messe officielle sera célébrée, par décision de l'évêque de Vannes Sébastien de Rosmadec, le 26 juillet 1625.

     

    Le paysan bâtisseur

    À partir de ce jour, Yvon Nicolazic devient bâtisseur. Il dirige les travaux, conduit les charrois volontaires de pierre ou d'ardoise, les abattages de bois, paie les entrepreneurs, et tout cela avec sagesse et probité, lui qui ne sait ni lire, ni écrire, ni parler autre chose que le breton. La chapelle construite, il s'efface, quitte le village de Keranna pour laisser toute la place à sainte Anne et aux pèlerins innombrables. Il est mort à Sainte-Anne-d'Auray le 13 mai 1645.

     

    Postérité

    Le lieu a pris le nom de Sainte-Anne-d'Auray et le pardon qui s'y déroule chaque année est le plus important de Bretagne. Le 20 septembre 1996, le pape Jean-Paul II est venu la prier dans son sanctuaire breton, et avec lui 150 000 pèlerins. Un dossier de béatification est ouvert à l'évêché de Vannes depuis 1997.

    Article tiré de Wikipédia

     


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